Du Grand Balcon Sud à la Montagne de Loriaz
3 jours en autonomie des Grands Balcons jusqu’à la montagne de Loriaz.
LE TREK EN BREF
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Parti pour faire le Tour du Mont Blanc en 5 jours (un beau challenge en perspective), la météo aura finalement décidé de jouer les trouble-fêtes m’obligeant à modifier mes plans à la fin de ma première journée. C’est sur le bord d’une table au chalet du glacier du Trient, les yeux rivés sur une carte empruntée à un groupe d’espagnols que je décide de me dérouter et de rebasculer en France pour aller visiter les montagnes de Barberine et de Loriaz. C’est ça aussi la montagne, s’adapter aux aléas et en tirer le meilleur. Retour sur ce trek aussi insolite qu’imprévu.
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JOUR 1
PLANPRAZ – TRIENT
Pour amorcer ce trek, plusieurs points de départ sont possibles. Ces derniers allongeront ou raccourciront cette première étape. Pour une journée sportive mais pas trop, on optera pour un démarrage depuis Planpraz en prenant le premier départ de la télécabine de Planpraz (comptez environ 15 euros l’aller) afin de démarrer tôt (et d’éviter la queue). De mon côté je pars aux premiers rayons de soleil depuis le parc animalier de Merlet. Sans mollir je suis à Planpraz vers 8h30. Toujours sur le Grand Balcon Sud, je poursuis sur le GR du Tour du Mont Blanc en m’extasiant devant cette vue incroyable sur le massif du Mont Blanc illuminé par les belles couleurs de ce mois d’août. Le sentier déroule bien et je rejoins le refuge de la Flégère à 9h40. D’ici un panneau indique le Col des Montets à 3h (horaire plutôt généreux pour un bon marcheur).
Ne me voyant pas en retard, je prends donc le temps d’une courte pause et d’un rafraîchissement au petit snack-bar avant de remettre mon sac sur mes épaules et de repartir. Une petite erreur me fait partir en direction du Lac Blanc (un incontournable que je me garde pour une prochaine fois) et il me faut quelques minutes pour rejoindre à nouveau le GR et poursuivre en direction de la Tête aux Vents (2133 mètres) intersection où il faut faire attention de bien continuer sur le GR et ne de ne pas bifurquer sur le GRP menant au Col des Montets. Quelques échelles se passent facilement et la descente bien que rapide reste agréable. J’atteins le petit village de Tré le Champs le Bas à 12h40.
D’ici, il est possible de rester sur le GR du Tour du Mont Blanc en montant jusqu’au Col de Balme par le Col des Posettes ou bien d’emprunter la variante par Montroc. L’étape étant longue je choisis cette option et rejoins le départ de la télécabine de Charamillon puis le télésiège des Autannes (comptez 24 euros) pour atteindre le col de Balme à 13h30. Il est temps de manger un bout de se reposer quelques minutes avant de passer en Suisse !
Je redémarre à 14h en direction des Grands toujours sur le GR. Attention nous sommes maintenant en Suisse et les temps indiqués sont ceux d’un bon marcheur. Rien à voir donc avec les temps français correspondant à des marcheurs moyens. Le sentier est agréable, parfois athlétique avec un passage de névé tardif et quelques passages sur des rochers mais rien d’exigeant. Je suis aux Grands à 15h00 et peux me poser quelques minutes pour admirer le glacier du Trient (ou ce qu’il en reste), la Fenêtre d’Arpette et la Pointe d’Orny au loin. J’en profite aussi pour discuter avec d’autres randonneurs lancés sur le Tour du Mont Blanc. Un panneau indique 1h40 pour Trient mon point de chute pour ce soir et c’est donc le pas léger que je descends en m’arrêtant au chalet du Glacier du Trient pour une petite menthe à l’eau (3.80 euros, aie…).
Rafraîchi, je me mets en route vers Trient en empruntant un large sentier herbeux et très agréable qui me fait doucement descendre vers mon bivouac. La journée se termine et il est temps de monter la tente après cette belle et longue journée.
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JOUR 2
TRIENT – ALPAGES DE LORIAZ
Il ne m’aura pas fallu longtemps pour trouver le sommeil et passer une bonne nuit dans un champ fraîchement coupé. Je déjeune tranquillement et décampe pour me mettre en route vers 8h30. Je traverse le petit village de Trient et oblique pour monter toujours sur le GR en direction des Tseppes. Je chemine en forêt sur un sentier dont certaines parties ont été emmenées dans des glissements de terrain. Rien d’insurmontable, de nombreux randonneurs sont passés là avant moi. Je prends doucement de l’altitude pour rejoindre le petit chalet des Tseppes à 9h30. Il fait grand beau et le paysage est sublime avec dans le dos une vue lointaine sur le glacier du Trient et la Fenêtre d’Arpette.
Je poursuis et me retrouve sur l’autre versant (10h15) bénéficiant ainsi d’une vue nouvelle sur la montagne de Barberine et de Loriaz mais aussi sur l’imposant barrage d’Emosson. Je perds maintenant de l’altitude et passe par les anciennes bergeries de Catogne puis coupe un peu plus bas le télésiège de Belle Place. Le sentier est très roulant et sans aucunes difficultés. Ce dernier me fait atteindre le charmant village de Vallorcine un peu après 11h30. Conquis par la beauté de ce petit bourg, je me laisse tenter par une petite menthe à l’eau au Café Comptoir.
Il n’est pas loin de midi quand je repars en direction de la montagne de Loriaz. J’emprunte le PR du Chemin des Diligences qui longe la voie ferrée pour atteindre le hameau de Barberine puis m’enfonce dans la forêt pour gagner de l’altitude et passer par la Grande Cascade de Barberine (13h) en suivant toujours le PR. Je m’arrête pour manger un bout tout en profitant de l’ombre des arbres, bienvenue par cette journée ensoleillée. Il me reste la dernière difficulté du jour : la montée en direction du Col du Passet. Le sentier se raidit et les cuisses se font un peu plus sentir sur cette section plus exigeante. J’atteins le col à 15h30 et peut profiter d’une superbe vue sur le lac turquoise d’Emosson. Après en avoir pris plein les yeux, je tourne le dos au lac et poursuis plein sud toujours sur le PR sur un sentier dégagé et agréable qui suit les lignes de pentes de la montagne de Barberine. Sur ma droite se dresse les arêtes qui marquent la frontière franco-suisse avec pour points culminants l’Aiguille du Van (2578 mètres) ou encore le Grand Perron (2673 mètres).
Un peu après les derniers pierriers, je décide de m’arrêter pour planter ma tente vers 17h30, afin de profiter du calme de ces grands alpages. Une fois installé je me dégourdis un peu les jambes en allant pérégriner près des Chalets de Loriaz, délesté du poids de mon sac. Quelques randonneurs à la journée et des familles profitent de la quiétude des lieux avant de se mettre en route pour redescendre vers Vallorcine. Pour moi la nuit sera douce avant de redescendre dans la vallée.
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JOUR 3
ALPAGES DE LORIAZ – LES FRASSERANDS
Le ciel est déjà encombré de quelques nuages quand je me réveille, et certains plus sombres, ne semblent guère porteurs d’espoir quant à l’issue de cette journée. Je ne regrette pas d’avoir modifié mes plans et de ne pas avoir poursuivi sur le Tour du Mont Blanc.
Je quitte la chaleur de mon duvet et me presse donc pour déjeuner et décamper. Heureusement l’étape du jour est courte, voire très courte et quelques heures à marcher sous la pluie sur un sentier très accessible ne représentent pas un grand défi.
Je passe les Chalets de Loriaz et entame ma descente sous un ciel de plus en plus chargé. Un peu après la Croix de Loriaz, le sentier s’enfonce dans la forêt et zigzague pour me faire rapidement perdre de l’altitude. Je passe le Pont du Nant de Loriaz qui enjambe le torrent du même nom et poursuis en direction du Côte du Nant. Quelques gouttes commencent déjà à tomber. Je presse donc le pas pour rejoindre Le Couteray puis les Montets et revenir sur le GR Tour du Mont Blanc. Ce dernier longe la départementale 1506 et m’emmène gentiment jusqu’au Col des Montets puis au point final de ce trek : la gare des Frasserands en milieu de matinée.
Ma virée inopinée dans les montagnes de Loriaz est maintenant terminée et je dois vite rejoindre Chamonix. Pour ce faire, je profite de la liaison ferrée entre Les Frasserands et Chamonix pour me rendre sur place.
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INFOS PRATIQUES
Pour se rendre à Chamonix, pas de difficultés car la ville est desservie en train, bus ou même covoiturage. Le point de départ de ce trek peut être modulé en fonction de votre forme physique. Grâce aux remontées mécaniques, on peut ainsi partir du Brévent, de Planpraz ou même éviter la partie du Grand Balcon on démarrant des Frasserands ou du Col des Montets.
Pour ceux qui souhaitent découvrir le coin sur une période plus longue, il existe une multitude de sentiers dont le GR du Tour du Mont Blanc à réaliser sur 8/10 jours environ ou encore le Tour des Aiguilles Rouges à réaliser sur deux jours.
Pour l’hébergement sur le chemin, il est possible de dormir au refuge du Col de Balme, à l’auberge du Tour du Mont Blanc à Trient, à Vallorcine, au camping des Montets ou encore au refuge de Loriaz. Impossible de ne pas trouver son bonheur parmi ces nombreuses possibilités qui vous éviterons de porter la tente.
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Textes et photos (c) Benoit Malot