Alpinisme – L’Alphubel

Deux jours dans les Alpes suisses jusqu’au sommet de l’Alphubel (4206 mètres)

..

icone montagne

.

L’ALPHUBEL PAR L’EISNASE

Cotation : PD+ II PII

Durée : 2 jours depuis la Taschhütte

Altitude maximum : 4206 mètres

Dénivelé : +1505 mètres

.

_________

JOUR 1

PARKING – TASCHHÜTTE.

Arrivés dans la matinée dans la petite bourgade de Tasch, nous poursuivons en voiture sur la petite route qui grimpe en direction de Taschalp. Ne sachant pas vraiment où la route mène, nous décidons de nous arrêter sur un petit parking un peu avant le pont qui enjambe le torrent.

Nous prenons quelques minutes pour faire les sacs et manger un bout avant de nous mettre en route sur le petit sentier. Ce dernier nous emmène sans trop d’efforts jusqu’au petit hameau Taschalp où nous aurions très bien pu garer la voiture. Nous continuons ensuite sur un sentier qui grimpe vers la Tächhütte et qui nous offre une vue magnifique sur le fond de vallée blanchit par les dernières chutes de neige. Sans trop nous presser, nous arrivons en milieu d’après midi à la cabane et pouvons apprécier le confort, la modernité et la propreté de ce refuge modernisé il y a peu. 

Nous profitons des quelques heures que nous avons pour partir faire une petite reconnaissance du sentier d’approche qui mène aux lacs ainsi qu’au pied du glacier. Nous croisons sur le chemin un alpiniste solitaire qui redescend de sa tentative d’atteindre le sommet. Il nous indique que la neige tombée les derniers jours a effacé la trace et que selon lui les risques d’avalanche sont importants sur l’arête. Nous accueillons cette nouvelle avec déception sans pour autant nous laisser aller au désespoir. Nous verrons bien demain les conditions quand nous serons sur le glacier. Nous redescendons à la cabane pour faire  quelques exercices de sortie de crevasse avant de profiter d’un bon diner et d’une bonne nuit.  

.

.

_________

JOUR 2

TASCHHÜTTE – ALPHUBEL – PARKING.

Le réveil sonne à 3 heures et nous rejoignons doucement le réfectoire. Tout le monde se regarde avec fébrilité. Les dernières chutes de neige ont effacé la trace et il faudra bien que quelqu’un se décide à passer devant pour la faire. Le temps de vérifier les sacs et nous démarrons tranquillement sur le sentier à 4h10, éclairés par nos frontales. Rapidement nous doublons les autres cordées d’alpinistes qui ne semblent pas mécontents de nous voir passer devant au moment où nous arrivons sur le glacier.

Le jour se lève peu à peu et dévoile un paysage grandiose. Autour de nous, les silhouettes du Cervin, du Strahlhorn, du Rimpfischhorn se détachent de la nuit et nous invitent à la contemplation. 

La trace faite par l’alpiniste que nous avons croisé la veille est encore visible à certains endroits ce qui m’aide à avancer et à atteindre l’Alphubeljoch (le col). Les choses se compliquent un peu une fois arrivés sur l’arête car la trace a complétement disparu et avancer nous demande un effort considérable. Nous arrivons à garder un bon rythme et entamons la courte partie de mixte qui nous permet d’atteindre le bas du Eisnase, le crux de cette ascension. Par chance, les chutes de neige récentes ont recouvert la glace qui couvre souvent cette partie plus raide. Nous la franchissons donc sans difficulté et pouvons atteindre le plateau sommital. Il ne nous reste plus que quelques centaines de mètres à faire avant de voir le haut de la croix indiquant le sommet, dépasser de l’épaisse couche de neige. Il est 9h30 quand nous arrivons au sommet de l’Alphubel (4206 mètres).

Une petite accolade et nous voilà repartis dans l’autre sens en direction de la cabane. La descente sera bien plus aisée, avec la trace déjà faite et nous atteindrons la cabane à 13h30. Il ne nous reste plus qu’à profiter un instant des beaux paysages avant de descendre vers la voiture. 

.

.

.. 

icone montagne

.

Textes, vidéos et photos (c) Benoit Malot